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Une soirée au Mont Liébaut

samedi 24 avril 2010 , par Jean-Marie Diricq , Jean-Marie Grall , Jérémie Bernaert

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Les étincelles de Carabosse

A voir les quelque mille mèches dispersées au Mont Liébaut par les soins de la compagnie Carabosse, chacun pensait qu’une fois le feu déclenché allait jaillir d’un coup, d’un seul, la flambée promise. Pas du tout. C’est un par un que s’allumèrent braseros, rampes, chaînes et tours.

Les gens de Carabosse, brandissant les boutefeux, progressaient pas en pas, tandis que montait la musique et que tombait le soir. La foule suivait, elle-même avec lenteur, silencieuse, comme pour une procession. On entendait seulement, comme l’avait dit Baudelaire, « la douce nuit qui marche ». Et l’on se prenait à rêver, croyant voir, comme dans l’Antiquité, les vestales éclairant la voie sacrée de Delphes conduisant à l’oracle.

Beaucoup eurent du mal à s’extraire de cette promenade unique, regardant bouche bée, tels des enfants, cet improbable funambule de métal sur sa roue, tandis que de gigantesques torchères trouaient l’obscurité, comme si l’on venait de trouver du pétrole dans le quartier !

La nuit chauffait à la façon du bord de mer, là-bas, en Outremer, et les yeux s’emplissaient des flammes étonnamment apaisantes. Il y avait là, mêlées, toutes les générations, du bébé à la grand’mère, rassemblées autour du feu, ce précieux feu qui marqua les débuts de l’Humanité, faut-il le rappeler ?

De cette soirée magique et somptueuse, chaque habitant du Mont Liébaut a du, sans doute, dans un coin de son cœur, ressentir de la fierté de voir ainsi des lieux de vie, qui peuvent habituellement paraître, non sans raison, un peu mornes, étinceler ainsi comme les plus belles avenues du monde.

Une promenade avec les habitants dans les installations de Carabosse.

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