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« Carmen Opéra Clown » de BruitQuiCourt

jeudi 27 janvier 2011 , par Sylvain Marchand

Cette première journée de festival, dédiée aux familles, s’achève avec la compagnie BruitQuiCourt et leur Carmen Opéra Clown ; une adaptation loufoque mais néanmoins tragique de la Carmen de Bizet.

Le public familial, allant de 3 à 77 ans, connaissait pour certain Hamlet en 30 minutes, un autre de leur spectacle programmé par Daniel Andrieu, directeur de l’Atelier 231, au festival Viva Cité en 2010.

Avec cette création, la compagnie s’est attaquée à l’opéra le plus célèbre au monde revisité par quatre personnages déjantés. Si la trame du spectacle fait allusion à des passages célèbres de l’œuvre, l’enjeu se situe autour d’un jupon relique ayant appartenu à la troublante et fascinante Carmencita. Les 2 comédiennes se battent pour l’endosser et les comédiens veulent le posséder.

Avec son allure longiligne, sa gestuelle et ses mimiques irrésistibles, le comédien jouant le rôle de Don José, Luc Miglietta, galvanise littéralement la foule d’enfants. Les 8-12 ans assis au premier rang n’hésitent pas à interpeller les comédiens durant le jeu, au point parfois d’empiéter physiquement sur la piste de jeu.

Les remarques fusent. Les comédiens font preuves de réparties, mêlant ainsi des répliques impromptues au dialogue de la pièce.

Autre imprévu : un briquet tombe malencontreusement de la poche d’un des comédiens en plein jeu. Récupéré par un enfant au premier rang, celui-ci le lui renvoie immédiatement, laissant tout juste le temps de le réceptionner en plein vol. Ce divin miracle, applaudi par le public, est aussitôt suivi d’un rictus de satisfaction du comédien qui reprend le cours du spectacle comme si de rien n’était. Même en salle, un spectacle de rue est difficilement prévisible.

Certains traits de l’histoire originale sont grossis et deviennent des prétextes à des gags récurrents. L’épisode de la rose offerte à Don José devient une véritable addiction. Il sniffe cette rose comme un colombien en manque de la plus célèbre plante de son pays. Une allusion au clivage Rive droite / Rive gauche divisé par le passage de la Seine provoque également son effet pour les rouennais.

Don José fait en effet allusion à Sotteville-lès-Rouen, située sur la rive gauche, en promettant à Carmen de l’emmener loin de ce trou perdu…vers la rive droite….réaction immédiate dans le public !

A la fin du spectacle, des enfants viennent parler avec les comédiens, posant des questions sur cette pièce qu’ils ne connaissaient pas. Certains se prêtent au jeu allant jusqu’à saluer et remercier le public à la sortie de la salle.

La pièce n’a pas non plus laissée indifférent les élèves de la classe option théâtre de rue du lycée Marcel Sembat de Sotteville-lès-Rouen. Ils ont attendu patiemment leur tour pour prendre des photos dans le but d’écrire un billet sur le blog de leur école.

Carmen représente la métaphore de la liberté : la liberté de ton, la liberté d’action, la liberté du corps ! Bravo à la compagnie BruitQuiCourt de revisiter cet opéra et de nous donner un peu de cette liberté.

Photos : Caroline Lelong et Sylvain Marchand

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