Pendant notre séjour en France, où nous avons travaillé avec le Centre National des Arts de la Rue le Fourneau et le réseau européen ZEPA, nous avons appris beaucoup sur l’évolution des arts de la rue. Il y a beaucoup de différences entre les arts de la rue en Angleterre et en France. Cet article retrace ce que nous avons observé sur la façon de travailler des français et ce qu’il nous reste à faire pour faire évoluer les arts de la rue en Angleterre.
Le cœur des Arts de la Rue en France c’est l’artistique et non l’animation comme ça l’est parfois en Angleterre. Chaque artiste a une vision ou une histoire derrière la création de son spectacle. En tant qu’étudiants des Arts de la Rue, cela nous a fait aussi réfléchir à pourquoi nous faisons cela. Notre processus de création est-il fait pour nous satisfaire ou prenons-nous réellement en compte ce que notre public va ressentir et ce qu’il aimerait voir ? Donc nous avons l’impression que le français est désintéressé alors que l’anglais est égoïste car notre pays n’est pas tourné vers la communauté.
Un exemple illustrant l’avance de la France dans le secteur des arts de la rue est que les français n’ont pas à faire une évaluation des risques détaillée et obtenir la permission de jouer un spectacle comme les artistes doivent le faire en Angleterre. La police et les autorités locales sont très compréhensives quand il s’agit de spectacles. Nous en avons eu la preuve à la Déambule car les routes avaient été fermées au public par la police pour permettre à cet événement d’avoir lieu sans risque. Cela nous a permis de réaliser que les arts de la rue en Angleterre ont encore une longue route à parcourir avant d’être aussi compréhensifs que la France en terme de sécurité.
Nous avons aussi découvert que les frontières des arts de la rue en France sont moins limitées, donc cela signifie que le public participe davantage sur les spectacles qu’en Angleterre. Aussi, ils n’ont pas à prendre en compte les risques mineurs ou sans rapport avec l’évènement, mais seulement les risques réels.
En France, nous avons remarqué que les spectacles, les évènements et les festivals sont fondés sur l’espace public en lien avec la population. Ils font se rassembler les habitants d’un territoire, ce qui signifie qu’il y a un sentiment de sécurité chez les gens et les artistes qui présentent leur spectacle sur ces territoires.
En Angleterre, il n’existe pas aujourd’hui de centres de création pour les artistes de rue. Cependant en France, il y a 9 Centres Nationaux des Arts de la Rue. Le Fourneau est l’un d’eux. Ces centres de création permettent aux compagnies d’art de la rue de créer leur spectacle sans avoir à se soucier de problèmes tels que chercher un lieu de répétition. Cela leur permet de concentrer tout leur temps et toute leur énergie à leur création. Le fait qu’il n’y en a pas en Angleterre, peut-être une explication de la différence entre l’artistique français et l’animation anglaise ?
La compagnie Tango Sumo nous a ouvert les yeux sur le fait qu’en France, ils considèrent que chacun peut danser. Cela n’a pas besoin d’être dur ou compliqué pour que ce soit intéressant. Les vidéos qu’ils nous ont montrées nous ont inspiré en tant que danseurs, sur l’idée qu’une chorégraphie simple peut avoir un effet d’autant plus grand sur le public. La technique de Tango Sumo n’est pas aussi évidente car ils basent la création de leur spectacle uniquement sur une vision ou une histoire.
Par conséquent, pour développer et faire évoluer les arts de la rue en Angleterre, nous avons besoin de prendre en compte ce que nous pouvons faire avec notre partenariat avec des centres de création tel que le Fourneau et le réseau ZEPA et utiliser les compétences qu’ils ont acquises pour aider les arts de la rue à être aussi reconnus en Angleterre qu’ils le sont dans d’autres pays.
Ecrit par Hannah D, Shaunna et Zoe.