Après avoir investi l’abbaye de Jumièges dans le cadre du Mai des Pique-niques (voir article) et avoir participé aux Mardis de Vivacité (voir l’article), les protagonistes shakespeariens ont cette fois-ci posé leurs tréteaux devant la Mairie de Bacqueville-en-Caux à l’occasion du festival Tortill’art. Un autre cadre et une dimension nouvelle pour cette pièce que l’on ne peut se lasser de voir et revoir !
C’est régalé des délicieuses moules-frites préparés par le comité des fêtes que le public s’installe devant la Mairie. Les comédiens prennent alors place devant le fameux néon rouge éponyme, délivrant leur interprétation décalée et humoristique du chef-d’œuvre shakespearien. Une version loufoque mais fidèle et très efficace ! Car la compagnie met à la portée de chacun, du plus petit au plus grand, l’histoire du jeune Hamlet. Mêlant les codes du théâtre classique, du clown, de la chanson populaire et même du dessin animé, la tragédie se fait accessible et c’est à mourir de rire ! Hamlet déclare son amour à Ophélie en chantant le « Je t’aime » de Lara Fabian (au grand désespoir des autres personnages), et le célèbre monologue « être ou ne pas être » se joue à l’accordéon. Le duel final entre Hamlet et Laërte mélange one-man-show et manga japonais : hilarant ! Et comme l’accoutumé, la compagnie improvise autour de la pièce pour la plus grande joie du public.
On peut affirmer que Bruitquicourt est passé maître dans la passation de cette histoire, si complexe pourtant ! Héritiers modernes de la Comedia del arte, ils vont de ville en ville raconter l’histoire d’Hamlet… Horatio et Shakespeare peuvent se réjouir car la relève est assurée !