Patrick Sandford, le retour !

jeudi 5 mai 2011 , par Anne Saint-Germier

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C’est avec beaucoup d’enthousiasme que les élèves de l’option théâtre du lycée Sembat ont retrouvé Patrick Sandford –directeur artistique du Nuffield Theatre- à l’Atelier 231 pour un nouvel atelier théâtre.

Un lien évident s’est tissé entre les acteurs en herbe et le metteur en scène depuis leur première rencontre en novembre dernier. Plus qu’un cours d’art dramatique, c’est une véritable philosophie de vie que Patrick Sandford a livré aux élèves.

Nul besoin de faire les présentations, les lycéens et le metteur en scène se connaissent bien. Cela a d’ailleurs été l’occasion d’un premier exercice : les jeunes acteurs devaient faire semblant d’avoir oublié le prénom de leur partenaire et tenter de le deviner. Une situation assez gênante mais relativement fréquente dans la vie quotidienne. Par cet exercice Patrick Sandford a amené les élèves à observer la contradiction de nos messages corporels dans ce genre de situation : en effet, nous sourions à outrance et multiplions les gestes parasites afin de masquer notre gêne. Ce type d’exercice permet de prendre du recul sur nos attitudes de la vie de tous les jours et de les réutiliser dans le jeu d’acteur. L’étude de la réalité permet alors d’être plus crédible sur scène.

Le metteur en scène anglais a par ailleurs su créer un esprit de groupe. Toute personne se trouvant dans la salle a été invité à prendre part activement à l’atelier, et notamment Nina, élève de troisième, en stage d’observation à l’Atelier 231. Et plus de hiérarchie ! Les professeurs participent aux exercices sur un pied d’égalité avec les élèves. Seul Daniel Andrieu, directeur de l’Atelier 231, a réussi à se défiler… Travailler en équipe n’est pas toujours évident. Afin de développer des qualités d’écoute et d’entraide, Patrick a demandé aux apprentis comédiens de réaliser de petits défis : lacer une chaussure ou construire un avion en papier n’a apparemment rien de difficile ; mais tout se complique lorsqu’on est deux avec une main dans le dos ! Il faut alors s’armer de patience et établir une stratégie avec son partenaire.

Le metteur en scène a ensuite demandé à deux volontaires de choisir parmi deux enveloppes. Surprise : dans l’une d’elles se trouvait un billet de 10 euros ! Cela a été l’occasion d’étudier les attitudes des deux élèves. Comment chacune a-t-elle réagi en ouvrant son enveloppe ? Joie et gêne pour celle qui a reçu le gain, jalousie, tristesse, ou indifférence pour la perdante ? Mais au-delà de la simple observation des comportements, Patrick Sandford a voulu partager une philosophie de vie avec les élèves. Les enveloppes sont un symbole des bonnes ou mauvaises nouvelles que nous apporte la vie. Patrick veut ainsi inciter les apprentis comédiens à saisir les opportunités, à « ouvrir les enveloppes » ! Evidemment ces dernières seront parfois vides, mais il est important de savoir saisir sa chance.

La séance s’est terminée sur un exercice autour du repas. Mange-t-on de la même manière lorsque l’on est une princesse, un émigré affamé, ou encore un prisonnier ? Voilà ce que les élèves ont pu expérimenter autour de mises en situation avec assiettes et couverts généreusement prêtés par Didier, l’un des cuisiniers de l’Atelier 231. Autour de cette simple proposition les acteurs en herbe ont su créer de véritables univers : un centre d’accueil pour émigrés, un restaurant de luxe ou encore le parloir d’un tribunal.

C’est avec un peu de tristesse que le metteur en scène et les élèves se sont quittés ; mais avec la très forte envie de se revoir. En effet, les jeunes sottevillais ont pour projet de venir rendre visite à Patrick Sandford chez lui, au Nuffield Theatre de Southampton.

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